Louise Simard et Michel Lavoie – Camerise Milou

Camerise Milou est une entreprise familiale située dans la municipalité de Saint-Stanislas. On y cultive avec passion la camerise, petit fruit nordique méconnu au goût très distinct souvent associé au bleuet, à la framboise ou à la mûre. Je mène l’entrevue avec Louise Simard, copropriétaire, qui me fait découvrir son domaine et son fruit coup de cœur par la même occasion.

Extra Maria : Décrivez-vous en quelques mots…

Louise et Michel : Nous sommes déterminés et créatifs. Nous sommes des passionnés de plein air et aimons transmettre notre amour de la nature à nos visiteurs.

Extra Maria : Quelles sont vos valeurs?

Louise et Michel : La famille prend une place très importante dans notre entreprise, puisque nous sommes aidés par nos enfants, nos frères et sœurs et leurs conjoints. Nous accueillons les gens en toute simplicité. Tout est axé sur le plaisir de la découverte ; celle du fruit, de la cueillette, du grand air, de la culture agricole ou de notre mode de vie. Pour les enfants, ça fait aussi découvrir l’amour du travail bien fait. La récompense est immédiate.

Extra Maria : Qu’est-ce que vous aimez faire dans la vie?

Louise et Michel : Nous aimons nous rassembler avec nos proches, et découvrir de nouvelles choses tous ensemble. Nous sommes des amateurs de chasse, de pêche, de jardinage. Nous aimons aussi faire de la motoneige.

Extra Maria : D’où est venue votre idée d’entreprise?

Louise et Michel : Avant d’avoir notre champ, je passais une partie de l’été à cueillir des petits fruits, c’est l’un de mes passe-temps favoris. Nous avions l’ambition d’utiliser la terre non cultivée située derrière chez nous, parce qu’il y avait un potentiel immense, mais nous ne savions pas encore ce qui nous conviendrait. Quand nous avons entendu parler de la camerise, un petit fruit nordique très résistant au froid, nous avons pensé que c’était l’occasion idéale pour nous puisque c’est une culture sans caprices. Peu de personnes en cultivaient encore ici et on avait l’occasion de faire découvrir quelque chose de nouveau. Un hectare a une capacité de 2300 plants, avec un mètre de distance entre chacun, c’est donc ce que nous avons planté.

Extra Maria : Présentez-nous votre entreprise en quelques mots

Louise et Michel : Camerise Milou est un verger dédié exclusivement à la culture de la camerise situé à Saint-Stanislas. Nous avons plusieurs variétés de camerises plantées en alternance dont les Indigos, l’Aurora et le Berry Blue, pour faciliter la pollinisation. La récolte a lieu dès la mi-juillet et dure environ trois semaines. Durant cette période, nous accueillons des gens de tous âges qui viennent faire de l’autocueillette ou encore acheter des fruits déjà cueillis au kiosque. Pour l’autocueillette, nous nous assurons du confort des enfants et des aînés avec des prêts de parasols et de caisses pour s’asseoir. Nous voulons aménager un petit espace pique-nique très sympathique.

Nous avons la certification ÉcoCert Canada – nous souhaitons que tout soit le plus naturel possible, sans utilisation de produits chimiques, et nous avons à cœur d’être écoresponsable dans nos choix. En plus des camerises fraîches en saison, la préparation à base de camerises LA PRÊTE À TOUT et les camerises congelées sont offertes à l’année et distribuées par plusieurs marchands de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Nous avons des visées d’amélioration continue et nous concevons des inventions qui facilitent notre travail au verger, dont les machines pour installer les filets sur les plants et pour distribuer l’engrais. Nous avons aménagé la cuisinette et le camion réfrigérant nous-mêmes en collaboration avec Agri-Conseil et le MAPAQ. En ce moment, nous tentons d’optimiser notre aide-cueilleuse, pour faciliter le ramassage des fruits destinés à la congélation.

Extra Maria : Parlez-nous de la camerise. Qu’est-ce qui vous attire autant dans ce petit fruit?

Louise et Michel : La camerise est de plus en plus connu du grand public. Il arrive souvent que les gens y goûtent et pensent que c’est très acidulé et un peu amer, mais c’est souvent parce que le fruit n’était pas assez mûr et c’est ce que j’essaie de démontrer ici avec notre verger. Quand on mesure sur l’échelle de Brix, qui mesure la fraction de sucre dans un liquide, la camerise contient plus de sucre que le bleuet sauvage, même si le profil de goût est très différent. Pour que les saveurs soient vraiment développées, on commence la cueillette quand cet « indice de sucre » est à 15, la norme de l’industrie. Quand la camerise est mûre, c’est là qu’elle est le plus appréciée. Le truc, c’est de manger au moins trois baies pour « se faire le palais ». La première réveille nos papilles, la seconde permet d’apprécier la saveur, la troisième nous rend accros.

Extra Maria : Nommez-nous une réalisation dont vous êtes fiers

Louise et Michel : Nos idées de produits transformés à base de camerises sont une source de fierté. Notre préparation LA PRÊTE À TOUT, qui est le résultat d’expériences visant à trouver une solution moins sucrée que la confiture pour préparer autre chose que des desserts, comme un brie fondant, ou pour concocter un gin tonic aux camerises. Nous sommes en phase d’essai pour de nouveaux produits en gardant la valeur nutritive qui caractérise si bien ce fruit, et s’ouvrir à de nouveaux marchés. Nous désirons également ajouter un virage agrotouristique en aménageant des espaces ludiques et éducatifs.

Extra Maria : Comment voyez-vous notre milieu?

Louise et Michel : La solidarité est très présente. Les entreprises d’ici adorent collaborer les unes avec les autres, tout le monde veut que ça marche. Les organisations locales d’aide aux entreprises comme la SADC, la MRC et les chambres de commerces nous interpellent pour participer à des projets structurants pour notre territoire, et nous sont d’une grande aide pour la réussite de nos entreprises.

Extra Maria : Qu’est-ce que l’achat local représente pour vous?

Louise et Michel : Manger local, c’est connaître ce qu’il y a dans notre assiette. Dans le domaine agroalimentaire d’ici, l’achat local, c’est comme un grand souper familial. Tous les producteurs d’ici y ont participé, y ont mis du cœur. C’est un peu comme s’ils étaient à table avec nous. Quand on y pense, c’est puissant.

Extra Maria : QUELLES SONT VOS ENTREPRISES LOCALES « COUP DE CŒUR » CETTE ANNÉE?

Louise et Michel : Nous adorons les canneberges biologiques de chez R.N. Perron, à Sainte-Marguerite-Marie, et leur philosophie d’entreprise. Nous aimons aussi aller nous promener au Marché Wallberg, on y trouve toutes sortes de produits et ils encouragent beaucoup les entreprises d’ici. Également, la Chocolaterie des Pères-Trappistes avec qui nous collaborons.