LES ABEILLES AU COEUR DE L’ENTREPRISE

Utilisé depuis l’antiquité, le miel est consommé pour ces diverses vertus partout à travers la planète. Dans Maria-Chapdelaine, nous avons quelques producteurs de miel. Mais connaissons-nous le travail nécessaire pour produire cet aliment ? Chantale Picard, propriétaire de Miel Picard, nous en apprend plus sur les « coulisses » du miel…

EXTRA MARIA : PARLEZ-MOI DE MIEL PICARD…

Chantale : Miel Picard, c’est une entreprise familiale. Je suis la quatrième génération d’apicultrice de la famille. Nous avons vraiment une vision familiale, d’entraide et de partage. Nous produisons du miel, mais nous rendons aussi service aux agriculteurs grâce à la pollinisation. Souvent, nous remercions le producteur avec un peu de miel. Nous couvrons le secteur de Normandin, Albanel, Saint-Thomas-Dydime et Saint-Méthode.

En apiculture, certains produisent du miel, mais d’autres produisent des reines, d’autres font de la pollinisation, etc. Nous nous concentrons surtout sur le miel, donc nous avons beaucoup de colonies. IL faut se dire qu’une abeille va produire environ une demi-cuillérée de miel dans sa vie, donc il nous faut beaucoup d’abeilles pour une récolte, surtout qu’il faut en garder pour les colonies puisque c’est leur nourriture. Ensuite, nous dispersons les ruches sur le territoire et nous récoltons le miel. Aussi, à certains moments de l’année, nous concentrons les ruches dans certaines productions, par exemple dans les bleuetières, pour produire du miel de bleuetière. De cette façon, nous nous assurons que les abeilles vont principalement butiner les fleurs de bleuet, même si les abeilles peuvent parcourir plusieurs kilomètres pour butiner et qu’elles iront voir d’autres fleurs.

C’est d’ailleurs ce qui rend compliqué d’avoir une certification biologique. Nous aimerions bien l’avoir, mais il faut un rayon de champs cultivés de manière biologique dans un rayon de 3 kilomètres autour de la ruche, ce qui est presque impossible dans le secteur.

EXTRA MARIA : D’OÙ VOUS EST VENUE VOTRE IDÉE D’ENTREPRISE?

Chantale : C’est surtout mon grand-père et mes oncles qui ont développé l’entreprise. À l’époque, il vendait du miel de porte en porte, puis ils ont réussi à entrer dans les épiceries du coin. À l’époque, nous avions aussi une production laitière, mais aux alentours des années 1980, nous avons reconverti l’étable en miellerie. Maintenant, on vend notre miel un peu partout dans la région. Nous avons environ 600 ruches et nous produisons aux alentours de 60 000 livres de miel chaque année. Depuis un an, nous avons une boutique en ligne également, réalisée avec la SADC. C’est vraiment important pour moi de continuer l’entreprise familiale, en ce moment nous ne sommes que trois (tous des membres de la famille), mais j’initie ma nièce à l’apiculture. Même si elle trouve qu’il fait chaud dans la combinaison, elle a l’air d’aimer ça haha ! Donc ma motivation, c’est vraiment de garder l’entreprise vivante, malgré les hauts et les bas.

EXTRA MARIA : C’EST COMMENT, TRAVAILLER AVEC LES ABEILLES?

Chantale : En apiculture comme en agriculture, nous sommes dépendants de divers facteurs, comme la météo. On ne peut pas contrôler non plus le nombre de fleurs, donc nous sommes obligés de prendre ce qu’il y a. En général, le matin nous préparons le matériel et l’après-midi nous allons voir les ruches, récolter le miel, etc. Juillet est le meilleur moment pour la récolte puisqu’après cela, il y a beaucoup moins de fleurs. Pour produire le miel, une abeille récolte du nectar dans un organe que l’on appelle un jabot. À l’intérieur du jabot, il y a des enzymes qui permettent de conserver ce nectar. Ensuite, les abeilles ramènent cela à la ruche et l’évaporent avec des battements d’ailes. C’est donc beaucoup de travail pour une abeille ! En plus, il faut qu’elles puissent hiberner. En hiver, nous perdons toujours un peu de nos colonies.

EXTRA MARIA : QUELS SONT VOS PRODUITS?

Chantale : Nous faisons surtout du miel liquide de bleuetière et de sarrasin, et un peu de miel en rayon durant l’été. Nous transformons aussi, depuis peu, la cire d’abeille pour en faire des bougies. Nous avons aussi du miel crémeux, qui est un miel fouetté, brassé, pour lui donner une texture comparable à du beurre d’érable.

EXTRA MARIA : COMMENT PEUT-ON AVOIR ACCÈS À VOS PRODUITS?

Chantale : On peut retrouver nos produits dans les IGA, les Intermarchés et les Metro de la région. Quelques boutiques de produits locaux et certains dépanneurs ont également de notre miel. La boutique en ligne permet de localiser facilement les détaillants qui ont nos produits. Sur rendez-vous, les gens peuvent aussi passer directement à la miellerie. La meilleure façon de nous rejoindre est par la page Facebook (Miel Picard).